Je ne crois pas beaucoup m’avancer en disant que nous avons tous plus ou moins des démons intérieurs, genre cupidité, jalousie et bien d’autres, que logiquement nous devrions combattre, même si certains laissent allégrement libre cours à leurs bas instincts sans chercher à les réprimer, voire même peut-être s’épanouissent-ils en leur compagnie.
Quand j’utilise le mot démon, je ne veux pas particulièrement dire que nous avons en nous des entités malfaisantes qui nous hanteraient, encore que je n’en sais rien, mais que nous avons tous en nous des failles par lesquelles une ou plusieurs forces intérieures chercheraient à nous aspirer vers le bas, afin de nous empêcher de nous élever spirituellement.
Je crois en effet qu’en nous libérant des liens qui nous relient à cette bassesse, nous nous élevons spirituellement de manière quasi-automatique, ça me semble logique. Mais évidemment, rien n’est plus difficile que de lutter contre ces démons qui nous habitent depuis peut-être toujours, ou au moins depuis très longtemps. C’est une guerre perpétuelle, ou du moins ça devrait normalement l’être pour chacun de nous, je crois.
Et je trouve que sur ce plan les femmes semblent avantagées, car en général (et bien sûr il y a des exceptions) elles ne sont pas confrontées, en tout cas pas autant que les hommes, à un puissant de ces démons qu’est l’agressivité. N’étant pas aussi solidement attachées à la bassesse par ce lien que les hommes le sont, elles devraient donc tout naturellement être mieux disposées à pouvoir s’élever plus facilement. La brutalité en effet nous rapproche de la bestialité quand la compassion, l’entraide et tout ce qui nous permet de nous opposer à la violence que l’on peut être enclin à infliger à autrui, nous en éloignent au contraire par le haut.
Ça tient peut-être au fait que les femmes sont aussi souvent mères ou peuvent généralement le devenir, ce dont bien sûr les hommes sont incapables. Est-ce à cause de cela qu’au cours des siècles passés certains pères étaient parfois tellement fiers d’envoyer leurs fils à la guerre, quand les mères au contraire en pleuraient (même si évidemment on pourra toujours trouver des exceptions qui confirment cette règle) ?
Et je crois que cette propension à prendre de la hauteur ne se vérifie pas seulement chez les hommes, ou plutôt en l’occurrence chez les femmes, mais aussi dans d’autres espèces pourtant non humaines. J’ai en effet vu une fois à la télé un reportage sur une lionne très particulière qui avait adopté une jeune gazelle, parce que sans doute orpheline, et qui la protégeait comme si c’était l’un de ses petits, ce qui ne l’empêchait pas par ailleurs de continuer à chasser les autres gazelles pour se nourrir comme n’importe quel autre membre de son espèce. C’est un cas bien sûr exceptionnel, mais que, sauf si le reportage était bidonné, j’ai pu constater de mes propres yeux. Et ce dont je suis quasiment convaincu, c’est qu’un lion, lui, n’aurait probablement jamais fait ça. Cela ne peut en effet selon moi s’observer que chez les femelles, et probablement pas chez les mâles, encore qu’il me semble on ait pu aussi voir, si je me souviens bien chez des pingouins (ou espèce voisine), deux mâles apparemment homosexuels recueillir un œuf pour le couver comme auraient pu le faire des parents tout à fait classiques de leur espèce. En tout cas, au moins chez les lions, à ce jour, je n’ai jamais vu un mâle faire la même chose que cette lionne. Mais bon, évidemment, je ne sais pas tout.
Voilà pourquoi en guise de conclusion, pour en revenir à l’espèce humaine, ou prétendument telle, si les femmes sont à mon avis avantagées lorsqu’il s’agit de s’élever, les hommes en revanche ont, je trouve, beaucoup plus de mérite quand ils y parviennent eux aussi, car se donnent par conséquent beaucoup plus de mal pour y arriver.
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