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Le procès de Dieu

Alain G

Dernière mise à jour : 9 mars 2020

N’en pouvant plus, les hommes décidèrent de faire un procès à Dieu, et curieusement celui-ci accepta de passer en jugement, à condition que ses accusateurs lui laissent prendre l’avocat de son choix. N’ayant pas le choix face à cette condition sine qua non, les hommes acceptèrent que Dieu pût choisir l’avocat qu’il souhaitait. Alors Dieu, y ayant bien réfléchi, choisit celui qui, en général, en a le plus besoin ... d’un avocat : le diable en personne. Quand on lui demanda pourquoi ce choix, Dieu expliqua que connaissant le diable comme s’il l’avait fait (et pour cause, sans lui, il n’existerait pas), en le prenant comme avocat il s’assurait que celui-ci ne viendrait pas témoigner contre lui, mais devrait tout faire pour le défendre, ce qui était plutôt malin. Vint donc le jour du procès au cours duquel furent d’abord exposés les griefs que je résumerais par un seul mot : la souffrance, celle que les hommes ont dû subir depuis qu’ils existent. Le diable, pour défendre son client, commença par rappeler aux hommes que si ne pas souffrir était ce qu’ils voulaient, alors ils auraient dû y réfléchir avant de se faire chasser du paradis quand cela s’est produit. Les hommes répliquèrent que c’était injuste car ils ne le méritaient pas, mais comme Dieu vint leur rappeler que seul lui pouvait en être juge, les hommes lui reprochèrent alors d’être cruel et méchant avec eux. Alors Dieu tout naturellement leur signala que si cela était vrai, ils l’étaient au moins tout autant que lui, puisque justement il les avait faits à son image. Or, depuis qu’ils existent, par rapport à son erreur de les avoir fait exister, si erreur il devait y avoir, ceci n’était finalement que peu de chose en comparaison de la très longue liste des horreurs qu’ils ont commises depuis. Les hommes contestèrent en disant que cela ne se serait peut-être pas produit si Dieu ne les avaient pas soumis à la tentation à laquelle le diable n’a cessé de les exposer. Alors, inversant les rôles, Dieu se mit à défendre son avocat, en leur signifiant que pour pouvoir ne pas être tenté il faut déjà commencer par ne pas se mettre en situation de l’être, que si on ne veut pas avoir besoin d’être secouru, il ne faut pas se mettre en situation d’avoir besoin d’être sauvé, et que c’était justement cela la liberté qu’il leur avait donné en cadeau. Le trouvant néanmoins trop dur, les hommes lui demandèrent finalement pourquoi. Alors Dieu pour conclure les mît en face de cette évidence qu’apparemment ils avaient oublié : sans lui, ils n’existeraient pas, qu’il étaient les hommes et que lui était Dieu, et qu’en tant que Dieu il a toujours fait et continuera à faire aujourd’hui et à jamais ce qu’il veut. Et c’est ainsi que Dieu fut acquitté, car s’il fut démontré qu’il était peut-être bel et bien capable du pire dont l’accusaient les hommes, tout comme d’ailleurs les hommes qu’il avait créés à son image pouvaient en être capables également, Dieu était aussi capable du meilleur et notamment de les avoir fait exister … pour le meilleur autant que pour le pire.


Cependant, en se faisant acquitter, Dieu devenait-il de ce fait irresponsable pour autant ?

En effet, n'est-on pas de facto tout responsable quand on est tout puissant ?

Et si Dieu n'était finalement pas tout puissant ?

Alors dans ce cas, s'il n’était pas tout puissant pourrait-il toujours prétendre à être Dieu ou juste un dieu parmi peut-être de nombreux autres ? En effet être Dieu, cela ne signifie-t-il pas justement être tout puissant ? Et donc tout responsable !

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