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Masculinité contre virilité

Alain G

Pour caractériser la femme, la langue française (je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres langues) n’a qu’un seul adjectif : féminin, alors qu’elle en a deux pour caractériser l’homme : masculin et viril. Est-ce un hasard, ou est-ce que cela a une signification ?

Pour beaucoup, masculinité et virilité ne sont que des synonymes, mais personnellement je ne le crois pas. J’ai l’impression, peut-être fausse, que la masculinité correspond davantage à ce qui caractérise le sexe masculin dans ce qui le différencie du sexe féminin surtout sur le plan physique, et des conséquences que ces différences physiques impliquent : l’homme peut être barbu ou moustachu, est souvent plus musclé que la femme, etc..

La virilité en revanche me semble plutôt s’attacher à définir le comportement qui sied normalement à un homme dans la société, et donc pour moi, la virilité c’est avant tout dans la tête, alors que la masculinité servirait davantage à définir l’homme dans ce qui le distingue de la femme sur le plan physique, bref ce qui fait qu’en général on ne confond pas un homme et une femme, et cela dès le premier regard, en tout cas d’une manière générale, car bien sûr il y a comme partout des exceptions.

Et pour moi, après y avoir beaucoup réfléchi, je trouve que ce qui mentalement, intellectuellement, psychologiquement, psychiquement, ou quel que soit le mot que vous utiliserez pour qualifier ce qui se passe dans la tête d’un homme qui se veut viril, c’est, me semble-t-il, cette envie de dominer, d’exercer le pouvoir, et donc bien sûr les femmes qui veulent en faire autant se virilisent du coup elles aussi au moins un peu, même si d’aucunes diront qu’il y a une manière féminine d’exercer le pouvoir, ce dont en fait je doute beaucoup.

En effet, selon moi, et d’ailleurs je ne suis pas le seul à le penser, le pouvoir a un sexe, et il est incontestablement masculin, ou devrais-je dire viril ?

Donc une féminisation de la société impliquerait forcément une dévirilisation des hommes, c’est-à-dire reviendrait à combattre ce qui dans la tête d’un homme le pousse à vouloir dominer, et en particulier la femme, mais pas seulement. Et dévirilisation des hommes ne signifie pas de mon point de vue démasculinisation, puisque la masculinité est une donnée naturelle, alors que la virilité est une donnée sociale, et peut donc varier d’une société à une autre. En effet, ce qui fait qu’un homme ou une femme se comporte d’une certaine manière change selon la société que l’on se plait à visiter ou étudier, comme pourraient en principe vous le confirmer ceux dont c’est le métier de le faire. Pour faire simple, la plupart des sociétés sont patriarcales, même si les spécialistes savent qu’il existe aussi des sociétés matriarcales, mais vraiment de manière très minoritaire, même si certaines (et certains) se plaisent à imaginer un temps où il y en aurait eu plus, ou rêvent peut-être que dans le futur il y en ait davantage qu’aujourd’hui.

Je crois donc qu’il serait pertinent dans l’absolu de ne pas confondre ces deux adjectifs qui qualifient le sexe masculin, même si on peut aussi tout à fait admettre qu’ils puissent à l’occasion servir de synonymes, mais dans ce cas-là peut-être serait-il judicieux d’en inventer aussi un autre pour les femmes qui voudraient exercer le pouvoir, qui voudraient dominer tout en restant féminines, bien que quelque chose me dit que ce sera quand même très difficile, voire impossible, encore que les initiés SM vous diront que la domination féminine et la domination masculine sont incomparables. C’est toutefois déjà là un tout autre débat. Sourire.

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