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GPA (Gestation Pour Abraham)

Alain G

Dernière mise à jour : 1 août 2020

La première gestation pour autrui (GPA) rapportée dans un texte ancien est à ma connaissance celle dont la Bible fait le récit à propos d’Abraham. En effet, d’après la Bible, la femme d’Abraham qui n’arrivait pas à engendrer de descendance demanda à sa servante, Agar, de concevoir un enfant avec son mari, enfant à qui serait donné le nom d’Ismaël.

Si Abraham vivait de nos jours et que sa femme était encore stérile comme autrefois malgré les traitements contre la stérilité auxquels elle aurait bien sûr eu recours, il pourrait toujours refaire ce qu’il a fait il y a plus de deux milles ans. Mais il faudrait toutefois qu’il accepte que celle qu’il aurait choisi pour concevoir son enfant le déclare à l’état civil comme étant sa mère naturelle de même qu’il le ferait pour être officiellement reconnu comme père, quitte à ce que cette mère naturelle accepte au terme d’un arrangement privé que son enfant soit élevé par le père et son épouse. Juridiquement, il n’y aurait rien à redire, même si moralement peut-être …, mais ça c’est une autre histoire.

Néanmoins si, fidèle à son épouse, il ne pouvait se résoudre à avoir un rapport sexuel avec une autre femme, il pourrait aujourd’hui avoir recours à une insémination artificielle dans un pays où la GPA est autorisée, puis revenir élever son enfant aux côtés de son épouse en France, où il aurait cependant quand même quelques problèmes de filiation, qu’il aurait pu toutefois éviter en refusant de médicaliser cette insémination.

En effet, à condition de trouver une femme de confiance qui accepte de porter l’enfant qu’il élèverait ensuite avec sa femme légitime, il aurait très bien pu faire tout cela sans avoir forcément de rapport sexuel avec cette femme, même si cela aurait été sans doute plus facile avec un rapport classique, encore qu’en recueillant son sperme dans une éprouvette ou autre récipient, et en demandant à la mère porteuse de l’introduire dans son vagin une fois celui-ci recueilli, il n’y a là rien non plus de très compliqué. Cela nécessiterait juste que la confiance règne entre lui et cette « mère porteuse », car pour que cet enfant ait ensuite officiellement une filiation légale, il faudrait toujours en principe que cette femme soit déclarée à l’état civil comme celle qui a donné naissance à l’enfant, si je ne m’abuse.

Mais finalement quelle que soit la méthode retenue, au fond la différence ne serait somme toute qu’une question de procédure, car au final, quel que soit le choix du procédé, ce serait toujours au bout du compte Abraham et son épouse qui élèveraient l’enfant, à ceci près que dans le cas d’une GPA médicalisée, il y aurait cependant en France à ce jour un problème de légalité.

Et enfin pour conclure, il ne me semble pas illégitime de se demander aussi pourquoi si Dieu l’a accepté pour Abraham, il y a plus de deux milles ans, il ne l’accepterait pas aujourd’hui encore.

Mais là en effet, on sort de la sphère juridique pour entrer dans celle plus controversée de la morale, et c’est déjà une toute autre histoire … quoique entre moralité et légalité, il n’est parfois pas très aisé de faire la part de ce qui relève de la légalité et de ce qui relève de la moralité, n’est-il pas ?

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