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La loi du plus fort

Alain G

Dernière mise à jour : 7 mars 2022

Comme on le sait tous, ou comme on devrait tous le savoir, la loi du plus fort est toujours la meilleure, puisqu’au bout du compte c’est elle qui s’impose. Oui mais en quoi consiste exactement la force ? Réside-t-elle par exemple plutôt dans l’intelligence ou dans la force physique ?

Prenons au hasard trois hypothèses sur une infinité d’autres, limitons-nous à trois personnages et voyons qui serait le plus fort.


Hypothèse n°1 : Imaginons pour commencer que Pierre soit petit et faible, mais très intelligent et rusé, qu’il a pour ami Paul, un colosse très impressionnant mais pas très futé, et qu’en face de lui se trouve Jacques, qui n’est ni un génie ni un idiot, et qui sans être une armoire à glace n’est pas non plus un petit meuble décoratif. On voit tout de suite très bien que c’est sûrement la volonté de Pierre qui ferait loi.


Hypothèse n°2 : A présent, supposons que Pierre et Paul, qui ne sont ni des lumières ni des abrutis, sont amis, et qu’ils ont en face d’eux Jacques, pas plus intelligent ou stupide qu’ils ne le sont eux-mêmes, et que tous les trois sont de taille et de corpulence moyennes. Assurément, l’union ayant toujours fait la force, c’est Pierre et Paul qui s’imposeront face à Jacques, jusqu’à ce que sans doute un jour Pierre et Paul ne finissent par s’éloigner l’un de l’autre ou qu’ils entrent en rivalité, permettant au plus chanceux des trois de prendre l’ascendant sur les deux autres, définitivement ou pour un temps donné.


Hypothèse n°3 : Pierre et Paul sont toujours amis. Ce ne sont ni des mauviettes ni des individus particulièrement baraqués, et leurs capacités intellectuelles sont plutôt moyennes, voire faibles. Si en face d’eux Jacques se montre plus malin et ingénieux, il y a fort à parier qu’il finira par l’emporter sur Pierre et Paul, malgré l’amitié qui les unit l’un à l’autre, amitié que Jacques ne devrait pas avoir trop de mal à faire voler en éclats de manière machiavélique pour prendre le dessus sur les deux anciens amis. C’est ce qu’on appelle, il me semble, diviser pour mieux régner.


On voit donc bien au travers de ces trois petits exemples pas bien compliquées la très grande variabilité des résultats qui peut s’observer, malgré le fait qu’on se soit contenté de ne retenir comme critères que l’intelligence et la force physiques, alors qu’il en existe bien d’autres encore autrement plus déterminants, comme par exemple la force des sentiments, un individu très aimé ayant manifestement plus de chance d’être soutenu qu’un autre au contraire très détesté.

On peut dire finalement que ça dépend de tellement de facteurs non maîtrisables ou fort peu contrôlables qu’il est difficile de définir une règle absolue sur ce que serait la force en toutes circonstances. La force est donc largement un mystère ayant en outre un nombre sans doute infini de facettes toutes aussi différentes que changeantes. Mais une fois que la force a choisi son candidat, c’est bien sa loi qui s’impose, ça semble évident, jusqu’à ce que bien entendu la force ne finisse par changer d’avis, car très souvent la force se montre versatile, n’est-il pas ?

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