Couilles

Je ne sais pas à quoi ça tient, mais je viens d’apprendre que le courage se situait dans les testicules. Autrement dit, tous les hommes normalement constitués en ont peu ou prou, mais donc logiquement pas les femmes qui en sont naturellement dépourvues. Comme c’est étrange, car personnellement, je connais de nombreux hommes qui n’ont vraiment aucun courage malgré pourtant la dimension impressionnante de leurs attributs masculins, alors que bien des femmes qui n’en sont pas équipés en ont néanmoins énormément. N’en faut-il pas déjà beaucoup pour accoucher sans péridurale par exemple, et elles sont nombreuses à le faire encore. J’en connais d’autres qui ont le courage de se lancer à corps perdu dans l’inconnu alors que bien des hommes hésiteraient longtemps avant d’y peut-être finalement renoncer. Alors quelle drôle d’idée que de localiser le courage à cet endroit. On me répondra bien sûr que c’est une image, que bien sûr le courage ne se trouve pas physiquement là, mais qu’en général les hommes étant plus courageux, dans le sens aventureux, que les femmes, c’est tout naturellement dans ces organes qu’on a symboliquement situé le courage, dans la mesure où seuls les hommes en ont. Certes, dirais-je alors, mais dans ce cas pourquoi plutôt les testicules que le pénis ? Au lieu de dire de quelqu’un de courageux qu’il a des couilles, pourquoi ne pas dire plutôt de lui par exemple « quelle bite, il a ! ». OK c’est un détail, c’est un choix, c’est comme ça, alors n’en parlons plus. Mais quand même, c’est franchement bizarre. Moi qui croyais que les testicules étaient surtout la fabrique des spermatozoïdes de même que les ovaires étaient celle des ovules ... Faut-il en déduire que les spermatozoïdes sont plus courageux que les ovules dans la mesure où c’est toujours eux qui font en quelque sorte le premier pas, puisque c’est toujours eux qui vont à la rencontre de l’ovule et jamais le contraire et qu’en chemin nombre d’entre eux y laissent leur brève existence. Il en faut du courage sûrement pour aller à la conquête ou même à l’assaut de l’ovule, seul le plus vigoureux d’entre eux y parvenant, tous les autres succombant en cours de route. La prochaine fois que j’éjaculerai j’aurai une pensée toute particulière en l’honneur de ces fiers héros méconnus. Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié, c’est purement symbolique ! Et symboliquement les femmes aussi peuvent avoir des couilles. Aïe, ouille, je me souviens avoir suivi à sa demande une femme qui justement en avait et je m’en rappelle encore. Une fois arrivés dans la chambre, elle s’est déshabillée et moi aussi. La voyant nue, j’ai tout de suite remarqué cette petite bourse qui pendait entre ses jambes. Et comme je m’en étonnais, elle m’a immédiatement expliqué que c’était une descente d’organe (*). Pensant alors je ne sais pourquoi aux ovaires et surpris d’apprendre qu’ils pouvaient descendre si bas, je le fus tout autant en voyant cet autre organe tubulaire pendre entre ces deux organes si bassement descendus. Elle m’expliqua alors que c’était là son clitoris super-développé et qu’il ne fallait pas s’en inquiéter. J’avoue ne pas m’être méfié.  Mais après coup, ce que je peux dire, c’est quand on y est pas préparé, une femme à couilles surtout avec un super-clitoris, eh bien ça fait mal au cul et puis surtout ça rend parano. Car le lendemain, une fois redescendu dans la rue, j’entendis « hé enculé ! », j’ai tout de suite pensé « mais comment le savent-ils ? Je ne l’ai dit à personne ! »

Et depuis, je peux dire qu'au moins une fois dans ma vie j'ai eu un point commun avec la reine d'Angleterre. En effet, tout comme elle en 1992, je peux dire moi aussi que j'ai connu un véritable anus horribilis. Euh, peut-être ai-je commis une faute d’orthographe à anus, mais ne l'ai-je pas déjà dit, l'orthographe n'a jamais été mon fort. (*) Pour les puristes, je tiens à préciser qu’à ma connaissance (mais je suis loin de tout savoir) médicalement parlant la descente d’organe concerne surtout la vessie, et jamais dans de telles proportions. J’essayais juste de faire un petit trait d’humour. Désolé, si je n’y suis pas arrivé. Que voulez-vous, je suis un éternel incompris. Sourire.