Après le record de non participation aux dernières élections régionales et départementales, l’Assemblée Nationale a organisé une consultation citoyenne sur l’abstention à laquelle j’ai apporté ma modeste contribution à travers plus ou moins ces quelques commentaires :
A la question de savoir comment expliquer l’abstention particulièrement élevée aux élections régionales et départementales de juin 2021, j’avais répondu qu’il y avait à mon avis sans doute plusieurs raisons, parmi lesquelles le ou la COVID bien sûr, le désintérêt pour un enjeu trop éloigné des préoccupations des français en général ou la méconnaissance de ce qu’il représente vraiment dans la vie réelle … mais qu’au-delà de ça, la raison principale était selon moi celle qui se retrouve dans toutes ou presque toutes les élections, c’est-à-dire une sorte de désenchantement, le fait de ne plus y croire. Que moi-même j’avais cessé de voter pendant plusieurs années, jusqu’à ce que je comprenne qu’il ne fallait surtout pas voter pour le meilleur candidat, car il n’existe pas, mais pour le moins pire, celui qui est susceptible de causer le moins de mal possible, car c’est ma position aujourd’hui : même si les hommes et les femmes politiques ne respectent que rarement leurs engagements, et d’ailleurs souvent tout simplement par la force des événements qui bouleversent leurs projets initiaux, il demeure toujours qu’ils conservent une capacité de nuisance non négligeable, avec notamment pour ne citer que la plus évidente des manifestations de cette capacité, celle de déclarer la guerre, guerre qu’ils font faire bien sûr aux autres sans la faire eux-mêmes personnellement, bien qu’heureusement ce ne soit aujourd’hui pas dans l’air du temps. Et pour finir ce commentaire, j’avais ajouté que si désormais je m’imposais de voter à chaque élection (ou presque … parce qu’il faut bien admettre qu’il puisse en l’état actuel des choses y avoir parfois des exceptions, sauf si bien sûr le vote blanc était comptabilisé, mais à condition toutefois que ces exceptions alors restent vraiment exceptionnelles et ne deviennent pas habituelles), c’était parce que j’ai acquis à présent la conviction que voter pour le moins pire des candidats devrait être obligatoire, avec pourquoi pas, maintenant que le montant est connu de tous, COVID oblige, une amende de 135 euros à le clef, à condition toutefois qu’il y ait évidemment en contrepartie quelques aménagements lors des scrutins.
A la question de savoir si le vote blanc devrait être considéré comme un suffrage exprimé, c’est-à-dire pris en compte lors du calcul du résultat des élections, j’avais évidemment répondu que j’y étais tout à fait favorable, et que dans ce cas je souhaitais bien sûr que cela puisse conduire le cas échéant à l’invalidation de l’élection et à un nouveau scrutin.
Concernant le vote électronique et autres aménagements des scrutins, j’avais écris que le vote postal ou électronique m’inspirait la méfiance, en raison des risques de fraudes ou de manipulations, de piratage etc. ; que la possibilité de voter dans un autre bureau que celui dans lequel on était inscrit risquerait selon moi, bien que je n’en sois pas certain, de compliquer inutilement les choses pour les personnes qui sont chargées de veiller au bon déroulement des opérations, encore qu’il serait aujourd’hui techniquement tout à fait possible de sécuriser le tout en installant des caméras pour le cas où il se produirait un incident. Qu’en revanche selon moi, pour les gens qui en journée ont des contraintes auxquelles ils auraient beaucoup de mal à échapper, laisser ouvert au moins un bureau le soir, voire la nuit dans la semaine au cours de laquelle auraient lieu les élections (qui idéalement devraient se dérouler sur deux ou trois jours, consécutifs ou pas), ou encore que prévoir des bureaux de vote itinérants qui se déplaceraient rue par rue, immeuble par immeuble, dans certains quartiers où traditionnellement on vote peu, pourraient être de bonnes initiatives.
A propos de l’influence que peuvent avoir les modes de scrutins sur la participation, j’avais dit que même si d’après moi la proportionnelle semblait théoriquement plus juste par rapport au scrutin majoritaire qui a certes l’avantage, quant à lui, de dégager une majorité certaine, je ne savais pas trop quel mode de scrutin pourrait avoir la meilleure incidence ; que peut-être un mélange des deux pourrait être profitable, bien que je ne sache pas dans quelle proportion il faille en ce cas opérer ce mélange ; qu’il serait par ailleurs aussi sans doute bénéfique de s’inspirer de la Suisse pour ses référendums, mais que quoi qu’il en soit je ne comprenais pas qu’en France on ne parvenait pas à faire comme en Allemagne, pays voisin pourtant souvent cité comme exemple au moins sur le plan économique, dans lequel les hommes et les femmes politiques arrivent toujours, même si ça prend du temps, à trouver un compromis entre courants politiques pourtant opposés, un consensus même plus long à obtenir étant finalement peut-être plus constructif qu’une majorité remplacée au scrutin suivant par l’opposition qui défait ce que l’ancienne majorité avait mis en place et ainsi de suite.
Bien évidemment, je ne suis pas naïf au point de croire que cette consultation pourrait aboutir à autre chose qu’à un n-ième rapport qui permettra à son rédacteur de gagner quelque argent, et tant mieux pour lui, mais au moins aurais-je eu la satisfaction de pouvoir exprimer mon opinion sur la question, en sachant que peut-être quelqu’un la lira, ce qui n’est déjà pas si mal.
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