Relatif

Depuis Einstein, on sait que tout est relatif. Le bien et le mal n’échappent pas à cette règle.

Le mal absolu n’existe pas, pas plus que le bien absolu, ce qui n’arrange évidemment pas celles et ceux qui aimeraient qu’on leur donne des règles simples (et pour moi simplistes) leur permettant de savoir à coup sûr ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Et bien non, les choses sont un peu plus compliquées que ça : il faut parfois réfléchir, utiliser pour cela le cerveau qui nous a été donné pour servir entre autres choses à ça aussi.

Si une femme me demandait par exemple à moi qui suis un homme, si je la trouvais laide, surtout si précisément cela se trouvait être le cas, devrais-je répondre pour ne pas avoir à mentir qu’en effet elle l’était, ce qui lui aurait fait évidemment beaucoup de mal comparé au petit mal que j’aurais commis en mentant un peu ou du moins en travestissant quelque peu la vérité avec un peu de « diplomatie » ?

Si j’avais en ligne de mire un tortionnaire sur le point de torturer femmes et enfants, et que de ma position la seule façon de l’en empêcher serait de lui tirer dessus pour peut-être le tuer, devrais-je m’abstenir et laisser ses victimes souffrir atrocement, ou devrais-je appuyer sur la détente pour l’empêcher de nuire ? Moi personnellement, je ne crois pas que j’aurais hésité à tirer, car sinon il me resterait alors à continuer de vivre le restant de ma vie avec le souvenir de ces gens que j’ai laissé torturer pour ne pas avoir à tuer le cas échéant l’individu qui s’apprêtait à pratiquer ces horreurs. Tuer un salaud n’est pas la même chose que tuer une personne qui est tout le contraire d’un salaud, vous ne croyez pas ?

Évidemment ça complique beaucoup la vie, surtout si on se met à la place de quelqu’un qui comme moi fait tout ce qu’il peut pour au contraire se la simplifier. Mais voilà, on a pas toujours ce qu’on veut, et comme on dit : « c’est la vie ! ».